L’Aloe macroclada: une plante méconnue! (1)

  

Nous débutons ici la présentation d’une série d’articles relative à nos travaux sur Aloe macroclada (Présentation générale de la plante – Revue bibliographique – Présentation des résultats de nos travaux d’analyse en UHPLC UV-MS).

L’Aloe macroclada est une plante médicinale (réputée pour soigner les troubles du système digestif et du système immunitaire(1)) très utilisée à Madagascar sous le nom de Vahona. Il fait partie de la famille des Aloeaceae dont le plus connu est l’Aloe vera. C’est une plante solitaire dépourvue de tige. Ses feuilles sont charnues et capables de retenir l’eau. Il est caractérisé par une florescence pouvant atteindre 2,50 m de haut et dont les fleurs de couleur jaune sont groupées en grappe cylindrique dense (2). Il est considéré comme endémique de Madagascar. A l’état sauvage, on le trouve principalement dans le plateau central (d’Antananarivo jusqu’à Isalo) et dans le sud de l’île (région Anosy).  Le Vahona est également cultivé dans la plupart des jardins à Madagascar.

A l’état sauvage, l’Aloe macroclada est menacé d’extinction à cause de sa surexploitation et des  feux de brousse destinés à liberer des terres pour l’agriculture et l’élevage. Pour limiter sa dégradation, plusieurs collectivités se sont lancées dans la culture de l’Aloe macroclada dont  la production a explosé ces dernières années. 

Deux parties des Aloès sont utilisées : le gel (venant du cœur de la feuille) et l’exsudat (suintement au niveau des feuilles).

Les feuilles sont récoltées tous les mois pendant toute l’année et de préférence après une période de pluie. La qualité de la production dépend des conditions météorologiques. Le vahona craint le froid. C’est pourquoi en hiver, la récolte est peu abondante. L’extraction du gel doit se faire rapidement après la récolte car les feuilles risquent une oxydation (3)

Il peut être vendu en feuille ou en décoctions diverses élaborées par chaque praticien. Des laboratoires de phytothérapie comme  Homéopharma l’exploitent et l’exportent vers l’étranger où on peut le trouver sous le nom de « Vahona au miel ».

Prochain article:revue bibliographique sur l’analyse de l’Aloe macroclada.

Références
(1) http://www.madagascar-homeopharma.com/show_products.php
(2) Espèces hybrides et nouveaux d’Aloès de Madagascar/ J. Bosser/ Andasonia ser 2, 1968
(3) Evaluation de la pépinière et élaboration du plan de plantation d’Aloe macroclada à Ambalavao/ Clet Pascal RAVOHITRARIVO
 

7 réflexions sur « L’Aloe macroclada: une plante méconnue! (1) »

  1. Bonjour,

    j’ai également étudié la biologie mais je me suis orienté vers l’aquaculture (article : http://akira.ruc.dk/~drillet/drillet%20et%20al%202011%20-%201)

    Je suis très content que vous vous êtes penché sur la valorisation de cette espèce. En effet, j’ai entendu parler de son efficacité de guérison et des ces autres vertus. Je me suis permis de vous contacter pour vous mettre en relation avec un ami qui effectue actuellement un thèse dans la recherche des principes de quelques plantes de Madagascar. Un petit aperçu de ses recherches :
    Solanum incanum and s. Heteracanthum as sources of biologically active steroid glucosides by Mahenina Manase: mmahenina@yahoo.fr, université Dijon.

    Vous pouvez le contacter à tout moment, il a probablement des projets en cours et des informations intéressantes à vous proposer.

    Je me souviens surtout de cette plante car elle m’a surtout blessé, avec ces piques, quand j’étais gamin 🙂

    J’espère que cette mise en relation vous sera fructueuse,

    Salutation,

    Tahina

  2. Bonjour Tahina,
    Merci pour votre témoignage et cette mise en relation avec Mahenina Manase. Je suis contente que de plus en plus de scientifiques s’intéressent aux plantes médicinales de Madagacar. En effet, leur utilisation est importante pour la population malgache mais il est temps de combiner les connaissances en médicine traditionnelle avec le progrès des sciences.

    J’essayerais de faire très attention avec les piques de l’Aloe macroclada, pour ne pas me blesser comme vous. 🙂
    Je vous invite à lire les autres articles à venir et tout autre témoignage sera la bienvenue.
    Salutation,
    Irina RAVELOSON.

  3. Bonjour,
    Je suis une élève en classe de première, et cette année, je fais un exposé concernant les plantes médicinales, notamment, l’aloès macroclada, et je suis tombée sur ce site.Je voudrais avoir quelques informations sur les antioxydants, et les acides de cet aloès. (leurs noms, leurs rôles, mais surtout comment les identifier (chimiquement)?) Je ne cherche pas à connaître tous les antioxydants, mais juste un ou deux suffirait. Qui pourrait s’il vous plaît m’aider? je vous remercie d’avances.

  4. Bonjour Antsa,
    on trouve très peu de choses dans la bibliographie sur l’Aloe macroclada. En revanche, je peux t’indiquer quelques composés présents dans l’Aloe vera (elle aussi plante médicinale). Les antioxydants de la plante sont justement les acides organiques. Parmi les majoritaires dans l’Aloe vera, on trouve l’acide laurique, l’aide linoléique, l’acide p-coumarique, l’acide fumarique et l’acide ascorbique. Pour ce qui est de l’action des anti-oxydants c’est comme son nom l’indique pour éviter des oxydations. Les oxydations sont des réactions qui peuvent produire des radicaux libres, ce qui entraîne des réactions en chaîne destructrices (par exemple le vieillissement de la peau).
    J’espère t’avoir été utile. Bon exposé,
    Cordialement
    A. Morand

  5. L’accroissement de l’intérêt que tous portent sur l’espèce tend à devenir une menace pour le stock naturel. Deux société collectent dans la région Itasy, vu le manque de données pour arriver à définir des limites de prélèvement, nous sommes obligés de maintenir un taux de pression assez bas car il existe d’autres gens mal intentionnés qui veulent profiter de la crédulité ou de la pauvreté des communautés pour tout ramasser. Or il s’avère que la reproduction de cette espèce est très de difficile et sa croissance assez lente en dehors des périodes de forte pluviosité. Donc nous voudrions savoir si il existe des données sur la croissance ou la productivité de l »espèce par saison ou par période. DREEF Itasy

  6. bonjour, je prépare mon master et serait_il possible d’avoir des bibliographie sur cette plante pour voir s’il y avait deja quelqu’un qui menait des recherches avant moi? merci d’avance.

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